Aujourd’hui, je vous emmène découvrir un lieu pour lequel j’ai eu un véritable coup de cœur : le Château de Vaux-le-Vicomte à Noël. Très facile d’accès depuis Paris, ce « château à taille humaine » offre toute la splendeur des plus beaux monuments tout en gratifiant les visiteurs d’une atmosphère familiale et chaleureuse.
Conçu par le trio ayant œuvré au château de Versailles – le paysagiste André Le Nôtre, l’architecte Louis Le Vau et le décorateur Charles Le Brun, le château de Vaux-le-Vicomte appartient aujourd’hui à la famille De Vogüe, qui en ouvre les portes au public une bonne partie de l’année. Avec le défi périlleux de préserver l’héritage de ce domaine hors norme !
Chaque année, Vaux-le-Vicomte fête Noël en revêtant ses plus belles décorations, l’occasion de vous parler du château et de ceux qui œuvrent, en coulisses, à entretenir sa splendeur. Je crois, en voyant la longueur de mon article, que je me suis « un peu » laissée emporter par mon enthousiasme pour le lieu… Hum ! Si la partie historique vous ennuie, vous pouvez aller directement lire ce paragraphe sur Vaux-le-Vicomte à Noël ou mes conseils pratiques pour aller à Vaux-le-Vicomte !
Et si vous avez envie d’apprendre plein de choses, je vais vous raconter l’histoire de Vaux-le-Vicomte, vous parler du château à Noël et vous donner en fin d’article plein d’informations pratiques pour aller visiter les lieux… ce que je vous recommande vivement comme sortie en cette période de fêtes ! En famille, en couple, en solo, vous y puiserez de belles images, c’est certain.

Conseils voyage
Le château de Vaux-le-Vicomte, un « Petit Versailles » ?
Impossible de vous parler du château de Vaux-le-Vicomte sans vous raconter son histoire passionnante et mouvementée… alors faisons un petit effort d’imagination et remontons le temps !
En route pour le 17e siècle
Nous sommes au 17e siècle, en 1640… et la grande histoire va croiser la petite.
Louis XIII est Roi de France. Parmi les innombrables conseillers d’Etat qui œuvrent pour la grandeur du royaume, un homme, François Fouquet, sent sa fin arriver. Il décide qu’avant de mourir, il est primordial qu’il marie son fils Nicolas, en qui il place beaucoup d’espoirs. Nicolas Fouquet a en effet réalisé de brillantes études de droit et a bénéficié d’une dispense d’âge pour accéder à un poste important. Mais à 25 ans, il est toujours célibataire.

Il jette son dévolu sur une jeune femme de 21 ans baptisée Louise Fourché, issue d’une famille fortunée. Le mariage est vite célébré et grâce à la dot, Nicolas Fouquet investit dans une terre, la « terre de Vaux ». Il ne l’a pas choisie au hasard : elle est idéalement placée entre deux résidences royales, les châteaux de Vincennes et Fontainebleau… et lui permet d’adopter le titre de « vicomte de Vaux ».
Tout semble se présenter sous les meilleurs auspices : Louise tombe rapidement enceinte, donnant naissance à une fille, Marie.
Mais l’histoire ne serait pas l’histoire sans tragédies et sans imprévus… et plusieurs drames frappent successivement Nicolas Fouquet : son père affaibli s’éteint, son grand-père maternel suit peu après et 6 mois après la naissance de la petite Marie, Louise Fourché meurt à son tour. A 26 ans, Nicolas Fouquet se retrouve veuf.
Deux destins vont s’écrire en parallèle… jusqu’à se rencontrer :
- Au sommet du royaume, Louis XIII meurt en 1643 des conséquences d’une inflammation chronique de l’intestin, la maladie de Crohn. Son fils, le tout petit Louis de Bourbon, n’a pas encore fêté ses 5 ans mais devient Roi. Sa mère assure la régence jusqu’à ce qu’il ait l’âge de gouverner, en 1651. Il devient « Louis XIV ».
- Pendant que le jeune Roi se familiarise avec sa charge, Nicolas Fouquet se fait rapidement une place de choix : ses talents, ses amitiés bien placées, lui permettent d’accéder au poste prestigieux de surintendant des finances du royaume en 1653.
Tout est en place pour la suite de l’histoire !

La construction du château de Vaux-le-Vicomte
Nicolas Fouquet a désormais une bonne situation professionnelle… et que fait-on quand on gagne bien sa vie ? On fait en sorte de se construire une belle demeure ! C’est précisément ce qu’il va faire.
Les terres de Vaux, qu’il a acquises, sont en effet plutôt modestes en termes d’habitation : elles abritent un simple castel du 14e siècle et une ferme. Le tout entouré de terrains coupés par deux rivières. En l’état, l’endroit n’est guère propice à une construction grandiose même si Nicolas Fouquet y a déjà effectué quelques transformations.
En 1653, il confie donc une première « grande mission d’aménagement » au jardinier-paysagiste André Le Nôtre. L’homme jouit déjà d’une solide réputation, ayant même reçu le titre de « dessinateur des plants et parterres » des jardins du Roi. Nicolas Fouquet le charge de créer un beau parc, en aplanissant le terrain, en déplaçant les cours d’eaux existants (le paysagiste installe un premier système de tuyauterie) et, dans un second temps, en commençant à créer des parterres.
Aujourd’hui encore, on peut voir dans le parc du château des traces de l’une des rivières, détournée pour ne pas perturber les plans du jardin. Une partie de rivière a été enterrée sur plusieurs centaines de mètres sous le château. Au printemps et en été, Vaux-le-Vicomte organise un parcours à épreuves dans cette rivière (Le Styx, rivière des enfers) :

En 1656, le terrain a suffisamment « pris forme » pour envisager la construction du château de Vaux-le-Vicomte lui-même. Daniel Gittard (élève de l’architecte Louis Le Vau) se charge des fondations et, en l’espace de 2 ans, le château sort de terre : pierre blanche de Creil, toiture supportée par une complexe charpente en bois, grand salon qui donne directement sur l’enfilade des jardins… Pendant ce temps, dehors, on bâtit des bassins, une cascade, des grottes…
Louis Le Vau, qui supervise la création des plans, est lui aussi loin d’être un inconnu : il est le Premier architecte du Roi… et ce projet lui offre sans doute une liberté qu’il n’a pas à la Cour, celle de laisser libre cours à son imaginaire. Il délaisse ainsi certains « canons » du style classique au profit d’une architecture qui se veut grandiose. Et vous allez le découvrir dans la suite de l’histoire, ça va avoir certaines conséquences sur Fouquet !
Toujours est-il qu’en 1658, la toiture est posée et le château de Vaux-le-Vicomte est donc à l’abri des intempéries. Charles Le Brun, peintre et décorateur, vient alors s’y installer afin de prendre en charge les aménagements intérieurs. Lui aussi jouit déjà d’une excellente réputation : nommé « Peintre et Valet de chambre du Roy », il est aussi secrétaire de l’Académie royale de peinture et de sculpture.

La situation dégénère
Nicolas Fouquet a su s’entourer des meilleurs dans leurs disciplines respectives… et le trio qu’il a constitué (Le Nôtre, Le Brun, Le Vau et les artisans et ouvriers qui les accompagnent) lui a permis de bâtir une demeure hors du commun.
Tout le monde ne voit pas ça d’un très bon œil… et une personne en particulier est extrêmement jalouse de lui : Colbert. L’homme susurre à l’oreille du Roi, sait faire parler les ennemis de Fouquet pour faire germer l’idée que celui-ci n’est probablement pas très honnête. Après tout, pour se faire construire pareil château, il s’est sûrement servi dans les caisses de l’Etat ! Voilà qui n’est pas souhaitable pour un surintendant des finances !
L’histoire démontrera qu’en réalité, il a plutôt astucieusement profité des possibilités du système. Il a fait ce que l’on appellerait aujourd’hui de la « gestion de patrimoine » et de « l’optimisation fiscale »… sans pour autant avoir fraudé.
Mais cela a mis dans l’esprit du Roi une mauvaise petite graine… et les visites que fait Louis XIV à Vaux-le-Vicomte entretiennent aussi l’idée que Fouquet mène une vie dont le faste est excessif pour son rang, que son ambition démesurée pourrait être lourde de conséquences. Cependant, pas question pour le Roi d’agir de manière trop précipitée.

A l’été 1661, Nicolas Fouquet organise à Vaux-le-Vicomte deux fêtes somptueuses pour honorer la reine-mère d’Angleterre et Louis XIV lui-même. Il organise une réception comme on en a rarement vu : feux d’artifices, spectacles, violonistes, festin orchestré par le pâtissier-traiteur François Vatel… On sert le repas dans une vaisselle en or pour les invités de prestige, en argent pour le reste de la Cour, 80 tables accueillent les convives, les mets de choix se succèdent dans les assiettes…
Et le Roi fulmine. Le Roi, sans doute influencé par ce que certaines personnes lui murmurent au sujet de Fouquet, ressent une jalousie indéniable envers cet homme, alors même que lui a dû sacrifier sa vaisselle en or pour financer les conséquences de la Guerre de Trente ans… Cette fête le renforce dans l’idée qu’il doit faire arrêter Fouquet.
Le Roi attend 3 semaines… puis fait arrêter Fouquet par D’Artagnan et le remplace par Colbert lui-même. Une enquête est diligentée, suivie d’un procès. Il débouchera sur la saisie des biens de Fouquet afin qu’ils soient vendus aux enchères pour rembourser ses créanciers.
Le Roi se sert généreusement au passage, aussi bien en mobilier qu’en matériaux : il récupère du marbre pour le Louvre, des plantes pour Versailles et les Tuileries… Quant à Fouquet, il est condamné à une détention perpétuelle pour malversations.
De Fouquet au 21e siècle
Après la disgrâce de Fouquet, le château passe de main en main, est partiellement entretenu, partiellement laissé à l’abandon par ses propriétaires successifs. Finalement, en 1875, Gaston de Choiseul-Praslin décide de le mettre en vente. Le château est alors presque abandonné depuis plusieurs décennies et l’homme n’a pas les moyens de se lancer dans des travaux de restauration de grande ampleur.
Il met alors en vente Vaux-le-Vicomte… une vente aux enchères sans suspense puisqu’une seule personne se porte candidate à l’acquisition du château : Alfred Sommier. Il a fait fortune dans l’industrie du sucre (sa sucrerie fait partie de celles qui ont donné naissance à la marque de sucre Saint-Louis) et s’offre le château avec son parc adjacent et ses dépendances.
Il utilise sa fortune pour mener pendant plus de 30 ans des travaux de restauration qui lui coûtent deux fois le prix d’achat du château de Vaux-le-Vicomte (c’est dire si la restauration était nécessaire !). Cela lui permet de remeubler le château, de réparer les dégâts du bâtiment lui-même et de redonner aux jardins un semblant d’ordre !


Alfred Sommier et son épouse ont trois enfants. L’un est hélas décédé à un âge précoce mais les deux autres contribueront, chacun à leur échelle, à poursuivre la longue histoire du château pour nous permettre de le découvrir aujourd’hui. Joseph Alexandre Edmé Sommier relaie ainsi son père dans l’entretien du domaine, il mourra même au château. Quant Lucie, elle épouse en 1897 Robert de Vogüé… et le château devient l’héritage de la famille de Vogüé, à qui il appartient encore aujourd’hui.
Le petit-fils de Lucie, le comte Patrice de Vogüé, est l’actuel propriétaire du château avec son épouse Cristina.
Tous deux élèvent leurs trois garçons dans les murs mêmes du château de Vaux-le-Vicomte : Alexandre, Jean-Charles et Ascanio gardent ainsi quelques souvenirs d’enfance de ce lieu lorsqu’il était encore une simple « maison de famille ».
L’audace du comte et de la comtesse de Vogüé
Lors de ma visite de Vaux-le-Vicomte, j’ai eu la chance d’écouter Jean-Charles de Vogüé évoquer l’histoire du château… et j’en suis ressortie avec le sentiment que son père avait eu une approche très innovante et audacieuse pour l’époque, à bien des égards.
En effet, Patrice de Vogüé a pris la décision en 1968 d’ouvrir le château au public. Le constat est simple : l’entretien d’une propriété comme celle-ci est un véritable gouffre financier, un défi pour passionné qui exige un don de soi total et absolu. Contrairement aux idées reçues, un châtelain peut rarement se permettre, quelle que soit sa fortune, d’entretenir un si grand domaine simplement en puisant dans ses réserves financières.
Il semble en avoir pris conscience et, au lieu de dilapider sa fortune dans l’entretien d’une demeure privée ou de laisser le château sombrer à nouveau, faute de travaux réguliers, il voit dans l’ouverture au public un moyen d’assurer sa pérennité.

Par ailleurs, il fait le choix audacieux de ne pas s’inscrire dans une quête de modernité : pour attirer les visiteurs, la tentation aurait pu être grande de moderniser le château, de chercher à le transformer pour qu’il suive les tendances. Patrice de Vogüé prend le contrepied de cette approche : attentif à l’histoire des lieux, il souhaite révéler le château tel qu’il était au 17e siècle, tel qu’il était quand il a éveillé la jalousie de Louis XIV lui-même.
Pour ce faire, il mène un travail colossal afin de ne conserver au château que les œuvres de cette époque. Le « Petit Versailles » retrouve ses lettres de noblesse et l’épouse du Comte, Cristina, développe une boutique de souvenirs bien achalandée ainsi qu’une ligne de produits dérivés mettant notamment en scène l’écureuil, symbole de Nicolas Fouquet.
Ils ont aussi l’idée de fédérer des bénévoles au sein d’une association, les Amis de Vaux le Vicomte. Leurs cotisations et leur implication permettent à la fois de contribuer au financement de l’entretien du château mais aussi d’en assurer le rayonnement. De nombreuses personnes du coin sont ainsi bénévoles au château et viennent donner quelques heures de leur temps libre pour accueillir les visiteurs, servir du chocolat chaud en hiver quand il y a des files d’attente… Contribuer, en somme, à maintenir l’atmosphère familiale des lieux.

Un héritage complexe
Les trois enfants du comte et de la comtesse de Vogüé commencent par prendre leur envol, loin du château. Jean-Charles travaille comme cadre commercial chez Nike, son frère jumeau Alexandre comme guide de haute montagne et le troisième, Ascanio, opte pour le secteur culturel et produit notamment des pièces de théâtre.
Jusqu’au jour où l’héritage familial les place face à leur responsabilité : poursuivre l’oeuvre de leurs parents et des parents de leurs parents… ou s’en détacher ? C’est, de l’extérieur du moins, un véritable poids.
J’ai travaillé par le passé avec une personne qui possédait un « château de famille », elle en parlait comme d’une chose à la fois merveilleuse et terrible : l’envie de « faire sa vie », d’avoir sa propre carrière ; le plaisir de posséder un château aux mille recoins, aux mille cachettes ; en même temps, la culpabilité de ne pas se consacrer à la gestion du château ; le refus d’être la personne qui baisse les bras et qui vend quand la propriété est dans la famille depuis des générations.
Les trois frères de Vogüé ont fait le choix de venir épauler leurs parents depuis 2012, prenant en charge la gestion du château.

Pour vous donner une idée, Vaux-le-Vicomte coûte à ses propriétaires environ 9 millions d’euros par an : salaires du personnel, entretien des lieux et indispensables travaux, le moindre projet peut vite déséquilibrer les finances et seuls 200 000 euros de subventions sont accordées au château, dans la mesure où il s’agit d’un domaine privé. Le château de Vaux-le-Vicomte est donc très tributaire de ses visiteurs et de ses mécènes.
C’est une chose à laquelle je suis pour ma part sensible, a fortiori quand on pense qu’aller à Vaux-le-Vicomte, c’est marcher dans les mêmes murs qui ont vu passer Louis XIV en personne, Molière ou encore Jean de la Fontaine. C’est un privilège rare.
Le château de Vaux-le-Vicomte à Noël
Depuis le milieu des années 2000, le château de Vaux-le-Vicomte ouvre ses portes à la période des fêtes et propose une décoration thématique. Les principales pièces du château s’illuminent, on y installe des sapins, des lumières, une avalanche de décorations, en tentant de concilier la magie d’un Noël traditionnel avec des innovations !
Vaux-le-Vicomte à Noël est l’occasion de s’émerveiller, d’oublier le quotidien le temps d’une journée.

Eric Naudin, le maestro
En coulisses, un homme discret à l’imagination débordante : Eric Naudin. J’apprécie énormément ce genre de personne, qui a beaucoup d’humilité tout en sachant communiquer sa passion, j’ai été ravie de pouvoir échanger avec lui.
Son parcours est assez fascinant : après des études de comptabilité, le hasard de la vie le conduit à travailler comme vendeur dans la boutique du château créée par la comtesse de Vogüé. Mais voilà, Eric Naudin nourrit au creux de lui une passion pour la décoration… et parfois, la vie vous offre le coup de pouce qui vous manque pour oser réaliser vos rêves.
Il intègre ainsi la prestigieuse école Boulle… et retourne travailler au château, cette fois-ci comme décorateur et « chef d’orchestre » de ces illuminations de Vaux-le-Vicomte à Noël.

C’est à chaque fois l’oeuvre d’une année, l’inspiration d’une vie ! Puiser dans ses souvenirs d’enfance, dans sa propre vision de la féerie de Noël, se glisser clandestinement parmi les visiteurs pour écouter les réactions, et en particulier celles des enfants, aller s’inspirer dans les plus grands salons dédiés à Noël en Allemagne ou en Belgique, suivre les nouveautés…
Vaux-le-Vicomte à Noël en 2019 : la couleur à l’honneur
Chaque année, Vaux-le-Vicomte à Noël met à l’honneur un thème spécifique. En 2019, c’est un « Noël aux mille et une couleurs » qui attend les visiteurs, avec des pièces et salons déclinant une multitude de teintes.
Sapins, table de fête, décors enneigés, on voyage dans des univers pétillants parés de décorations conçues par l’entreprise belge Goodwill M&G. Les chiffres donnent le tournis : 170 sapins, 10000 objets de décoration, 4 kilomètres de guirlandes lumineuses…

Petit secret : Eric Naudin travaille avec l’entreprise Natarom, spécialisée dans le marketing olfactif, afin de diffuser dans les pièces un parfum subtil mais marquant. Inspirez profondément, vous verrez ;)
Cette année, il a fait le pari d’une crèche monumentale rotative, dressée au cœur d’une forêt de sapins peuplée d’automates.

Et Noël ne se passe pas seulement dans le château : dans les jardins, on découvre des décorations lumineuses qui s’illuminent à la nuit tombée (notamment un gros écureuil de 5 mètres de hauteur en hommage à Nicolas Fouquet et un ange de 3.5 mètres de haut), des petits nœuds accrochés aux arbres…
Ces jardins ont une particularité : l’anamorphose. Vous ne savez pas de quoi il s’agit ? Regarder ! Me voici dans le dôme de Vaux-le-Vicomte, à contempler les jardins. En combien de temps puis-je rejoindre le fond du parc ?

J’avoue, l’exercice n’est pas facile à partir d’une photo. Sur place, vous allez jeter un œil et estimer le temps de trajet à 15-20 minutes. En réalité, il faut plus de 45 minutes de marche pour rejoindre cette statue !
Ces jardins ont la faculté de se révéler au fil de la promenade, grâce à des jeux de perspective. Ainsi, cette statue d’Hercule qui semble petite est en réalité monumentale : 5 mètres de socle, 6 mètres de statue, 10 000 feuilles d’or pour la rénover… et une illusion qui enchante les visiteurs, puisque le décor change à chaque pas, révélant de nouvelles surprises.

Des surprises à découvrir en famille !
Près de la terrasse du bénitier, à l’arrière du château, les enfants peuvent se rendre dans un petit kiosque pour recevoir un cadeau : pour les plus petits, 12000 figurines sont prévues pour être distribuées (dragons, princesses, etc)… et pour les adolescents jusqu’à 17 ans, des biscuits au chocolat.
On peut aussi jouer à la « chasse au trésor » jusqu’au 31 décembre. Chaque jour, deux noisettes dorées sont cachées dans les jardins de Vaux-le-Vicomte à Noël. Si vous les trouvez, vous aurez la chance de repartir avec un sac de décorations de Noël signées Goodwill !
Et pour ceux qui viennent plutôt en début d’année 2020, c’est une fève géante en forme d’écureuil qu’il faudra chercher. Si vous la trouvez dans les jardins, vous repartirez avec une galette des Rois créée par le pâtissier du château.
Nouveauté : l’histoire du château dans un mapping lumineux
Cette année, Vaux-le-Vicomte à Noël, c’est aussi un mapping lumineux sur la façade du château ! Lorsque la nuit tombe, on se presse au pied des marches… et pendant 8 minutes, en musique, l’histoire du château défile sur la façade à travers une succession de 5 tableaux poétiques.
J’adore ce genre de projection, elle permet de mettre en valeur un monument et d’attirer le regard vers des détails que nous n’aurions peut-être pas remarqués autrement.
La projection a lieu chaque demi-heure depuis la tombée de la nuit jusqu’à 19h !

Le musée des équipages
Au-delà du château lui-même, vous pouvez aussi visiter le musée des équipages. Il présente une collection de carrosses et attelages depuis l’époque de la construction de Vaux-le-Vicomte : 17e, 18e, 19e siècle, on replonge dans les véhicules du passé.
C’est aussi l’occasion de découvrir des métiers traditionnels (bourrelier-sellier et forgeron), ainsi que tout le matériel destiné à prendre soin des chevaux.
Bien que plus sobrement décoré que le château lui-même, le musée des équipages s’inscrit lui aussi dans l’esprit de Noël, avec de nombreuses guirlandes lumineuses et des sapins.

Comment aller au château de Vaux-le-Vicomte à Noël ?
L’accès au château de Vaux-le-Vicomte est très facile, même si vous n’avez pas de voiture.
Par les transports en commun
Depuis Paris, il suffit de prendre le Transilien ligne P, direction Provins, à la Gare de l’Est :
- Si vous avez déjà un abonnement de transports en commun, votre Pass Navigo permet de payer le trajet, il n’y a pas de frais supplémentaires.
- Si vous n’avez aucun abonnement, vous pouvez acheter un pass Navigo Jour zones 1 à 5 pour des trajets illimités sur la journée (pratique si vous avez besoin de vous déplacer dans Paris avant ou après votre visite du château), ou un billet origine-destination vers Verneuil l’Étang pour un simple aller-retour vers le château.
Une fois dans le train, descendez une station plus loin, à Verneuil-l’Etang (35 minutes de trajet). Juste devant la gare, vous allez voir un arrêt de bus.
Une navette directe vers Vaux-le-Vicomte, le « Châteaubus », passe à intervalle régulier en tenant compte des horaires des trains si bien que l’attente est très raisonnable (5-10 minutes).
Les horaires du Châteaubus sont en ligne sur le site de Vaux-le-Vicomte. La navette est payante, vous pouvez acheter un billet à l’avance (valable sur n’importe quel horaire de navette) sur la billetterie du château.
Sinon, le site GetYourGuide propose en cliquant ici un billet groupé incluant la navette et l’entrée au château.
En voiture
Le château de Vaux-le-Vicomte propose un parking gratuit. Il se situe sur la commune de Maincy, c’est ce qu’il faut entrer dans votre GPS pour trouver facilement l’endroit !
Utilisez une application comme Waze ou Mappy pour obtenir l’itinéraire précis en fonction de votre point de départ.
Billetterie du château
Le château propose plusieurs tarifs : un plein tarif pour les adultes, un tarif réduit pour les étudiants et demandeurs d’emploi, un tarif enfant et un tarif adapté aux personnes handicapées. Retrouvez les prix de Vaux-le-Vicomte à jour sur le site officiel.
Option très intéressante si vous habitez en région parisienne : le pass annuel ! Le château s’anime tout au long de l’année avec une foule d’événements : outre la période de Noël, il y a de superbes soirées aux chandelles en été, une chasse au trésor à Pâques, une journée costumée Grand Siècle (les visiteurs sont invités à venir sur place en costume d’époque et de nombreuses animations sont proposées pour faire revivre le château de l’époque de Fouquet)…
Le pass annuel est rentabilisé dès la troisième visite et permet de visiter de manière illimitée le château de Vaux-le-Vicomte. Retrouvez toutes les informations pour souscrire ici.
Le château propose aussi aux visiteurs des « options » :
- Les enfants et les grands enfants (qu’on appelle parfois des « adultes », quelle idée !) peuvent louer des costumes à l’entrée, de quoi faire des photos sympathiques !
- Les heureux détenteurs d’un permis de conduire peuvent louer des voiturettes pour se déplacer plus rapidement dans l’immensité des jardins du château !
- On peut faire une balade en calèche dans les jardins.
- Pour quelques euros, vous pouvez accéder au magnifique dôme et à la charpente datant de la construction du château, une option que je vous recommande vivement car la vue sur les jardins est superbe et donne une belle perspective sur la symétrie créée par André Le Nôtre.

Comptez environ 1h30 de visite pour le château seul. Les jardins sont quant à eux très étendus, on peut donc vite passer plusieurs heures sur place sans voir le temps passer, en particulier si vous commencez à explorer les allées et les parterres !
Je vous conseille donc vivement de vous rendre sur place. Cette année, les illuminations de Vaux-le-Vicomte à Noël sont visibles jusqu’au 5 janvier 2020 (sauf les 25 décembre et 1er janvier). Le château fermera ensuite ses portes aux visiteurs jusqu’au printemps… et renaîtra avec le réveil de la nature !
Pour terminer cet article, je tiens à remercier du fond du cœur les personnes qui m’ont permis de découvrir le château de Vaux-le-Vicomte : Jean-Charles de Vogüé, Eric Naudin, Hortense Lamarche-Alland, Léa Peigneux, Bérengère Guicheteau de l’agence Observatoire, merci de votre accueil.
Hello ! Je suis en congé maternité jusqu'à l'été 2023. Pendant cette période, les commentaires sont fermés.
Cela donne envie d’y aller !Cela fera une idée de sortie après le confinement, en espérant quand même que ce ne sera pas pour Noël ;-)… Merci !
J’espère aussi… en pensant aussi à l’enjeu de la « survie du lieu », car sans grosses subventions de l’État ils dépendent beaucoup du tourisme.
Coucou Marlène
Excellent article. J’ai eu l’occasion d’y aller il y’a 2 ans et j’ai vraiment bien aimé. Davantage à taille humaine que Versailles, j’ai vraiment bien apprécié la visite et les jardins. J’ai toujours dit que je retenterais bien l’expérience à la période de Noël pour voir toutes les illuminations. Ils font toujours le diner aux chandelle ?
Hello Anne, ça vaut vraiment le coup en hiver, c’est une expérience différente. A ma connaissance, les soirées aux chandelles ont lieu uniquement pendant la belle saison (ça reprend en mai) mais oui, elles existent toujours !