La visite du Panthéon national de Lisbonne reste l’une des plus belles surprises de mon voyage au Portugal. Monument grandiose et impressionnant, il avait aussi l’avantage d’être moins bondé que d’autres lieux d’intérêt de la ville, un petit point bonus pour en profiter encore plus !
Dans cet article, je vous propose de découvrir le Panthéon national de Lisbonne : son histoire, son architecture hors norme qui vous donne l’impression d’être tout petit sous son plafond à la hauteur considérable…
Conseils voyage
Le désir ancien d’avoir un Panthéon au Portugal
Vous le savez sans doute mais l’objectif d’un « Panthéon », dans un pays, est d’accueillir la sépulture des « grands hommes » (et femmes, même si elles sont très peu représentées) qui ont marqué la patrie.
A Lisbonne, plusieurs lieux ont rempli cette fonction dans l’histoire, comme le monastère des Hiéronymites, lieu d’intérêt touristique très populaire de la ville, situé à côté de la tour de Belem. On peut aussi citer le monastère de Saint-Vincent de Fora, qui abrite lui aussi pas mal de tombes de personnalités locales.
Pour autant, cela trottait dans la tête du gouvernement de créer un « vrai Panthéon national », un monument national officiel qui permettrait de rendre hommage aux grandes figures de l’histoire portugaise. La construction a même été actée dès 1836… mais il faudra attendre 1916 pour que le Panthéon de Lisbonne actuel voie le jour.
Le Panthéon de Lisbonne, né d’une malédiction !
Le Panthéon de Lisbonne n’a finalement pas été une nouvelle construction… puisqu’il s’est installé dans les murs d’une ancienne église, l’église Santa Engrácia, ce qui explique les particularités architecturales du lieu.

Elle a donné son nom à une expression portugaise qui décrit des travaux interminables, qu’on qualifie « d’obras de Santa Engrácia » (les travaux de Sainte-Engrâce). La faute à une malédiction !
Comme souvent dans l’histoire, l’église est construite sur un édifice religieux précédent. Ici, il y avait déjà un temple depuis le Moyen-Âge… et au 16e siècle, l’infante Maria (une « infante » désigne une fille de Roi ou de Reine qui n’est pas l’aînée, ici Maria était la fille du roi Manuel I) décide que l’on doit bâtir une église à la place, afin d’honorer une jeune martyre de 20 ans, Engrâce de Saragosse.
L’église voit le jour, chantier mené par l’architecte Nicolau de Frias, mais elle est ensuite profanée ce qui donne lieu à la construction d’une chapelle. Quelques décennies plus tard, le bâtiment est lourdement endommagé par la foudre. On commence alors à reconstruire un autre édifice religieux en 1682.
C’est la grande époque du baroque… et l’on s’inspire donc de ce style pour concevoir le monument. Sauf que les travaux s’éternisent… s’achevant seulement en 1966, soit 284 ans après leur démarrage ! De quoi me faire relativiser les retards que j’ai pu connaître en rénovant mon logement du sol au plafond… hum !

Derrière ces retards, il y a évidemment des raisons très factuelles, des problèmes de construction, de financement, la mort de l’architecte Joao Antunes alors que le toit et les aménagements intérieurs n’étaient pas encore terminés… mais il y a aussi une malédiction dont le récit est bien plus divertissant ;)
On raconte ainsi qu’au 17e siècle, un jeune homme a été surpris en train de rôder la nuit autour de l’église Santa Engracia. Simão Pires Solis, c’est son nom, a été accusé du vol du reliquaire de la jeune martyre… Il a eu beau jurer de son innocence, il a néanmoins été condamné à mourir sur un bûcher car à l’époque, on ne plaisantait pas du tout avec les délits commis dans la « maison de Dieu ».
Alors qu’il s’apprêtait à périr par le feu, Simão Pires Solis aurait déclaré : « Aussi vrai que je suis innocent, les travaux [de cette église] ne se termineront jamais ! ». Il s’avère que le vrai coupable du vol du reliquaire a par la suite été identifié. Simão Pires Solis était bel et bien innocent. Enfin, pas tout à fait !
S’il rôdait la nuit autour de l’église, c’est parce qu’il était tombé amoureux d’une jeune fille de bonne famille envoyée par son père au couvent de Santa Clara situé à proximité. Les deux jeunes gens prévoyaient de s’enfuir ensemble… De là est née la « malédiction » des travaux de Santa Engrácia.
Le bâtiment est tombé entre les mains du Ministère de la Guerre au 19e siècle, qui l’a utilisé pour loger des soldats, installer une usine d’armement et même une usine de production de chaussures. L’édifice n’étant toujours pas pleinement achevé au début du 20e siècle, le dictateur Salazar a décidé de le convertir en Panthéon. Un moyen, enfin, de conjurer le mauvais sort !

Que trouve-t-on dans le Panthéon national ?
Lorsque vous pénétrez dans le Panthéon national de Lisbonne, vous vous retrouvez sous un dôme de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Le sol est très géométrique.

Votre regard est attiré par les coupoles, en l’air, l’architecture est épurée et jolie.

Si vous regardez le plafond sous un autre angle, tout de suite la géométrie des formes donne l’impression de changer de décor…

On trouve, bien sûr, des tombes… car c’est là le but premier d’un Panthéon. Néanmoins, le lieu abrite pour l’instant peu de sépultures : il y a quelques tombes de présidents et hommes politiques, comme Oscar Carmona ; des tombes de romanciers et poètes, y compris des femmes (Sophia de Mello Breyner Andresen, qui donne aussi son nom à un très beau point de vue sur Lisbonne, par exemple) ; des tombes de personnalités comme la chanteuse de fado Amália Rodrigues ou le joueur de foot Eusébio da Silva Ferreira.
Il y a également pas mal de cénotaphes, c’est-à-dire des monuments funéraires rendant hommage à des gens sans que leur corps y soit inhumé. Parmi eux, celui de Vasco de Gama (dont la « vraie » tombe se trouve dans le monastère des Hiéronymites).

En empruntant les – nombreux – escaliers du Panthéon, on accède à des balcons qui s’ouvrent sur la partie centrale de l’édifice. Ils permettent d’apprécier pleinement la grandeur du monument et de prendre plein de photos, ce qui n’enlève rien au plaisir !
Lors de ma visite, il y avait dans ces salles une très jolie exposition de photos prises sur le marché adjacent au Panthéon. On peut également admirer sur place des maquettes en plâtre représentant différentes parties du monument.

Le dernier niveau, non des moindres, débouche sur une terrasse de belles proportions, qui fait tout le tour du Panthéon.

On profite d’une jolie vue sur le Tage et sur la ville elle-même, même si l’on ne se trouve pas très haut par rapport au sol.

L’occasion d’observer l’activité du port…

Ou les façades colorées et, à l’arrière-plan, le quartier de Cacilhas avec son Christ Roi.

Sans oublier le monastère de Saint-Vincent de Fora, dont on aperçoit la terrasse blanche à droite de cette photo.

Visiter le Panthéon de Lisbonne : horaires et billets
Le « Panteao Nacional » peut se visiter pour un budget très raisonnable, vous retrouverez sur cette page le prix des billets et les horaires d’ouverture à jour, n’hésitez pas à utiliser Google Traduction pour bien comprendre les informations.
Notez que vous pouvez aussi prendre la Lisbon Card : c’est une carte spécialement destinée aux touristes, qui est valable pendant la durée de votre choix (24, 48 ou 72h). Elle vous permet d’utiliser gratuitement les transports en commun pendant toute sa durée de validité (y compris le train pour aller à Cascais par exemple !), et d’entrer gratuitement dans plus de 20 musées et monuments (tour de Belem, musée des azulejos, palais d’Ajuda, ascenseur de Santa Justa, etc).
Le Panthéon de Lisbonne fait partie des monuments où vous pouvez bénéficier d’une entrée gratuite grâce à la Lisbon Card. Vous pouvez acheter la carte ici et la retirer à l’aéroport à votre arrivée à Lisbonne.

Il existe également des billets combinés :
- Panthéon national + musée national d’art ancien + musée des azulejos – 15€ à l’heure où j’écris cet article.
- Panthéon national + musée des azulejos – 7€.
Et un billet incluant 8 musées… mais dans ce cas, je trouve qu’il est préférable de prendre directement la Lisbon Card, qui comprend aussi les transports !
Et si vous ne pouvez pas aller sur place, le Panthéon national fait partie des monuments que vous pouvez visiter virtuellement sur Google Arts & Culture.
Où se situe le Panthéon à Lisbonne ?
Le Panthéon se trouve dans le quartier de Santa Clara, connu pour son marché aux puces (Mercado de Santa Clara), à l’est du célèbre quartier de l’Alfama. Il est situé non loin du château Saint-George et du monastère de Saint-Vincent de Fora, si bien que vous pouvez facilement l’intégrer à une visite de ces lieux touristiques !
Le marché de Santa Clara se tient les mardis et samedis, vous pouvez donc profiter de votre visite du Panthéon pour y faire un tour ces jours-là !

Les bus 712 et 734 s’arrêtent à proximité, tout comme le train et le métro (Santa Apolónia), et vous n’êtes qu’à quelques minutes à pied de la station Voz Operário de la mythique ligne de tram 28 dont je vous ai déjà parlé.
Je vous conseille en tout cas d’aller visiter le Panthéon national de Lisbonne, un beau monument qui vous permettra aussi de profiter d’une jolie vue sur la ville !
Hello ! Je suis en congé maternité jusqu'à l'été 2023. Pendant cette période, les commentaires sont fermés.