Le Seven Sisters Country Park est un parc naturel absolument magnifique situé au bord de la Manche, dans le Sussex, en Angleterre, entre Brighton et Eastbourne. Des falaises de craie blanches qui plongent à pic dans la mer, de petits chemins de randonnée, une grosse bouffée d’air pur…
Ma première visite à Seven Sisters a été aussi drôle que… mouillée. Très mouillée, même. Moi et mon English boyfriend nous étions joyeusement enlisés dans la gadoue, au milieu des moutons, faute d’avoir trouvé la bonne route.
C’était très amusant… mais quand même, je restais sur la frustration de ne pas avoir vu les fameuses falaises. Nous avons donc remis ça, pour un épisode 2 beaucoup mieux maîtrisé !

Conseils voyage
Découvrez le Seven Sisters Country Park
Je vous donnerai plus de détails pratiques en fin d’article mais retenez que l’on peut accéder au parc de Seven Sisters depuis la petite ville côtière d’Eastbourne ou depuis la station balnéaire de Brighton, grâce à une ligne de bus qui serpente à travers une campagne vallonnée.
A Seven Sisters, exotisme oblige, les cabines téléphoniques ne sont plus rouges mais vertes pour se fondre dans l’environnement.

Ce qui frappe d’abord, une fois le bus reparti, c’est le silence. Nous voici au milieu de nulle part. Pas un promeneur à l’horizon. Pas un village en vue. Juste la nature.

Seven Sisters, un vaste parc naturel
Le parc de Seven Sisters couvre 280 hectares, autant dire que choisir la bonne route est indispensable pour bien profiter de la visite ! Et pour le plaisir, je ne résiste pas à l’envie de vous raconter ma première visite dans le parc naturel, histoire que vous compreniez pourquoi je vous dis ça ;)
En Angleterre, il pleut souvent. Détail que mon boyfriend, né en Angleterre de parents anglais et d’ancêtres anglais sur 15 générations, avait manifestement oublié lors de cette première visite.
Je m’attendais à des sentiers un peu aménagés. En fait, c’était de la terre. Nous voilà donc, par une belle journée d’automne, avec nos petites chaussures de ville, à patiner dans l’herbe (mouillée) qui borde le chemin (mouillé) en tentant d’échapper à la glissade fatale dans la boue tels des candidats de Fort Boyard.

Après avoir marché à peine 5 minutes, nous croisons un couple de randonneurs qui nous observe de la tête aux pieds et nous dit gentiment : « vous allez avoir du mal plus loin, ça devient vraiment profond, nous on avait de la boue jusqu’en haut des bottes ». Je baisse les yeux. Ses bottes lui arrivent au genou. Ah.
Il se met à pleuvoir et un magnifique arc-en-ciel se forme. Le contraste entre le ciel noir et les prairies est saisissant, l’herbe est si verte qu’elle paraît presque fluo.
Quand on vit à l’année dans une grande ville, se retrouver au milieu de la nature est grisant. Nous renonçons rapidement à suivre le sentier qui mène au sommet des fameuses falaises. Il faut se rendre à l’évidence : nous ne sommes pas équipés pour ça et le ciel devient de plus en plus sombre, annonçant un bel orage. C’est décidé, on coupe à travers champs. La prudence avant tout !
Si l’on résume la situation, nous sommes donc dans le fin fond de l’Angleterre, loin de toute civilisation. Il pleut. Nous savons déjà que nous ne verrons pas les célèbres falaises de craie blanche. La balade pourrait rester un très mauvais souvenir. C’était sans compter sur ce moment où nous nous retrouvons au beau milieu d’un champ de moutons qui se mettent à bêler de concert, sur tous les tons et dans toutes les directions.
« Mêêêêêêêêh » fait une voix grave sur la droite. « Mêêêêêêêêh » répond une autre, plus aiguë, sur la gauche. Un fou rire nous prend et impossible de les arrêter, les bougres ! MEEEEEEEEH. MEEEEEEEH. Écroulés de rire, nous continuons à marcher, entre les agneaux qui galopent derrière leur mère et l’attitude placide des béliers qui mâchouillent en nous observant.

Nous avons terminé la balade avec de la boue jusqu’aux genoux (les randonneurs avaient dit vrai, aaaargh !), une écharpe tombée dans une flaque pour Monsieur… mais aussi des fous rires à n’en plus finir. Un très bon souvenir qui nous a donné envie d’y retourner… un peu mieux préparés !
Visiter Seven Sisters par le « bon » chemin
Cette fois-ci, nous avons opté pour un chemin baptisé Chyngton Lane, qui débute non loin de l’arrêt de bus qui donne accès au parc naturel. Il se transforme vite en route goudronnée montant à travers champs.
Une petite demi-heure de marche après notre arrivée, nous traversons un parking et débouchons sur le chemin qui longe le bord de mer, au sommet des falaises de craie blanche.

C’est le genre de marche qui fait du bien. On ne croise que de rares promeneurs et quelques lapins, aucun bruit à part celui du vent qui fait frissonner les herbes. Seven Sisters plaît aussi bien aux randonneurs qu’aux cyclistes, sans compter ceux qui font du canoë sur la rivière, les amateurs de photos, les passionnés d’ornithologie…

Le chemin descend en pente douce jusqu’à déboucher sur une étendue rocheuse visible à marée basse. Partout, on trouve des bancs, bien pratiques pour s’arrêter le temps d’un pique-nique ou d’une pause. Certains racontent que le parc doit son nom à une époque où sept sœurs (« Seven Sisters ») avaient chacune bâti une maison entre deux collines, au bord de la mer.
D’autres lient le parc à la légende des Pléiades, dans la mythologie grecque : ces sept sœurs étaient des nymphes liées à Artémis, une déesse vivant dans les bois et les montagnes, protectrice des chemins et des ports.


Le chemin nous conduit ensuite jusqu’à la maison des garde-côtes, qui se perd dans le ciel laiteux de cette journée qui se couvre…

On arrive enfin sur la plage. Une plage étonnante car elle est coupée en deux par une rivière, la Cuckmere River. Il est déconseillé de tenter de la traverser car le courant peut être très fort malgré la profondeur limitée.

On peut ensuite revenir vers la route grâce à un chemin de terre qui longe la rivière. Parmi les animaux et la nature, c’est vraiment une balade agréable qui permet de découvrir l’Angleterre sous un jour moins « touristique » qu’une visite à Londres !
Aller à Seven Sisters depuis Brighton ou Eastbourne
Vous pouvez prendre un bus depuis Brighton (ligne 12 ou 12A) ou Eastbourne et descendre à la station Chyngton Lane (horaires de bus ici). Empruntez ensuite Chyngton Lane en ligne droite jusqu’à une route goudronnée qui semble monter vers le sommet des falaises. Vous déboucherez près de l’une des entrées de Seven Sisters les plus proches du bord des falaises. En prenant sur votre droite au niveau du parking, vous rejoindrez un golf.
Vous pourrez alors longer le golf jusqu’au bord des falaises, où serpente le chemin que je montre dans cet article. Il conduit jusqu’aux cottages des garde-côtes et débouche sur la plage. Vous pouvez poursuivre la balade sur la côte pour profiter de vues exceptionnelles sur les falaises !
Aller à Seven Sisters depuis Londres
Il est aussi possible de visiter Seven Sisters sur la journée, au départ de Londres. Des trains partent régulièrement de la gare Victoria vers Eastbourne ou Brighton.
Imaginez un train qui diffuse des messages teintés de cette politesse toute anglaise (« Nous prions les voyageurs d’avoir l’obligeance de noter que ce train se divisera en deux en gare de Haywards Heath »). En gare de Plumpton, un panneau porte ce curieux message « Merci de prêter attention aux êtres humains », simplement pour inciter les gens à se dire bonjour et à se traiter correctement les uns les autres.
Le parc est plus proche d’Eastbourne (20 minutes de trajet) que de Brighton. Une fois arrivé dans l’une de ces villes, prenez le bus 12 ou 12A et descendez à l’arrêt Chyngton Lane (lors de ma première visite, nous étions descendus à l’arrêt Seven Sisters Country Park mais c’est au final moins pratique pour emprunter le trajet suggéré dans l’article).
Vous pouvez aussi venir en voiture. Il existe plusieurs trajets possibles depuis Londres (avec péages), via l’A267 pour arriver via Eastbourne ou l’A23 pour arriver via Brighton. Comptez 2h de trajet au moins.
Découvrir Seven Sisters en petit groupe
Si vous n’avez pas envie de tout organiser vous-même, vous pouvez passer par une excursion organisée en petit groupe (une quinzaine de personnes grand maximum). Le guide est anglophone et vous emmènera découvrir Seven Sisters et cette belle région !
Il existe une visite guidée d’une durée de 9h30 au départ de Londres et une autre visite guidée de 6h30 au départ de Brighton, proposées par la même agence de voyage. Ça peut être un bon moyen d’explorer ce beau parc naturel sans gérer la logistique !
Vous pouvez retrouver les plans des sentiers de randonnée et une multitude d’informations pratiques sur le site officiel de Seven Sisters. Et n’oubliez pas de suivre la devise du parc : « Ne prenez rien d’autre que des photos. Ne laissez rien d’autre que des empreintes. Ne tuez rien d’autre que le temps ».
La région de l’East Sussex a en tout cas beaucoup à offrir, n’hésitez pas à la découvrir à travers mes autres articles.
Hello ! Je suis en congé maternité jusqu'à l'été 2023. Pendant cette période, les commentaires sont fermés.
Merci beaucoup pour toutes ces supers infos! Je vais y aller demain je pense ;)
Les parcs naturels en Angleterre sont vraiment superbes, j’en avais d’ailleurs mis plusieurs dans ma sélection de lieux à visiter dans le pays !
Bonjour
Merci pour ces très belles photos et ce texte plein d’humour qui m’a entrainé dans votre périple. Belle découverte d’un pays que je ne connais pas, à part Londres et Canterbury (ville qui m’a beaucoup plu même si c’était sous une pluie torrentielle en décembre). Bonne continuation à vous. JGD
Il y a vraiment beaucoup d’endroits superbes en Angleterre, notamment quand on aime la nature et les vieilles pierres. Les parcs nationaux sont magnifiques, idem pour tous les petits villages de campagne qui respirent l’authenticité !
Je ne me réjouis pas de ton malheur mais je vois que je ne suis pas la seule à qui arrive des péripéties en voyage :-P
Ça crée des souvenirs, franchement ! D’ailleurs, cette première visite (ratée) à Seven Sisters reste l’un des souvenirs les plus drôles de mes séjours en Angleterre :)
Sur le moment c’était la journée de l’horreur : le café où on devait aller pour le petit-déj’ était fermé, on fait la queue à la gare et la carte ne passait pas dans la machine, on refait la queue à une autre machine, elle ne sort pas les billets, on refait la queue à un guichet, on a des billets mais le train vient de partir, il se met à pleuvoir à notre arrivée… et ce n’était que le début muahaha ^^
Que j’aime cet endroit! Merci pour la piqure de rappel et ces belles photos…
Merci de ton message :)
Je n’y suis toujours pas allee! La honte! C’est tellement magnifique :)
Ah mais si on avait découvert tous les lieux magnifiques qui existent, on n’aurait plus de raison de voyager ;)
C’est vraiment un très bel article et une très belle expérience partagée! :)
En tant que lectrice j’ai eu l’impression de voyager à travers ce billet, le sourire au lèvres et le cœur léger.
Merci beaucoup pour ce moment.
Merci beaucoup pour ton commentaire adorable :)
Hé hé, j’ai vécu deux ans en Ecosse, et les rafales de vent combinées à la pluie m’ont appris que plus encore que le parapluie, c’est l’imper avec capuche qui est indispensable !
Super article, même si le programme ne s’est pas tout à fait déroulé comme prévu ! Les photos sont très belles. Je connais quelqu’un qui habite à Eastbourne, tout cela me donne donc des idées pour ma virée londonienne (si j’ai le temps entre les pièces de théâtre et autres sorties que l’amie chez qui je vais a prévues !).
Sinon ça te donnera une bonne excuse pour y retourner ;) En plus je pense que depuis Ashford en Eurostar ça va plus vite (il y a des trains directs Ashford => Eastbourne en 1h environ). Entre Brighton, Seven Sisters et Eastbourne, le coin est sympa (il y a Hastings aussi pas très loin, dont j’ai vu de jolies photos sur un blog).
Une journée éprouvante mais mémorable donc!
C’est un peu ça… et même sans les falaises, c’est joli :) Comme le dit Letizia dans son commentaire, ça fait très décor de film.
S’il y a bien deux choses que j’ai apprises lors de mon séjour prolongé en terre écossaise, c’est de ne jamais au grand JAMAIS oublier son parapluie et surtout de ne pas se fier à des écossais en t-shirt pour se mettre en t-shirt… J’adore ces parcs et ces champs en Grande-Bretagne, j’ai toujours l’impression d’être dans un film. Les petits moutons sont adorables… Vivement le récit en été et n’oublie pas une photo des bottes alors :)
C’est drôle mais je ne me sers jamais d’un parapluie à part en Angleterre, d’ailleurs mon parapluie vient de là-bas ^^ So cliché, j’ai honte ha ha. C’est surtout que le climat change très vite, je trouve ! J’imagine qu’en Ecosse, c’est encore plus marqué (« c’est le NOOOORD » comme dirait Galabru).