Vous êtes peut-être déjà passés en tant que passagers à l’aéroport d’Orly mais dans cet article, nous allons partir pour une visite côté pistes et plonger dans ses coulisses ! Enfilez votre magnifique gilet orange fluo estampillé du logo Aéroports de Paris (glamour, gloire et beauté) et prenez place avec moi à bord d’un bus.
Nous nous trouvons à la Maison de l’Environnement et du Développement Durable d’Athis-Mons, qui, comme le montre la vue aérienne ci-dessous, est située juste à côté de l’aéroport. Le point de départ idéal pour aller découvrir Orly…
Notez que j’ai réalisé cette visite dans le cadre particulier de l’opération Paris Face Cachée, qui ouvre chaque année au public des lieux habituellement inaccessibles. A l’époque, nous avions eu l’autorisation de prendre des photos, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui compte tenu du renforcement des mesures de sécurité autour des aéroports.

Conseils voyage
Entrer dans les coulisses de l’aéroport d’Orly
Orly est ouvert entre 6h et 23h30 (contrairement à Roissy Charles-de-Gaulle, ouvert en continu), sauf dérogation (l’avion présidentiel, par exemple, peut décoller à toute heure). Les premières maisons se situent à seulement 150 mètres des pistes : quand on la voit de ses propres yeux, cette proximité est impressionnante et l’on comprend facilement qu’un couvre-feu nocturne était indispensable pour protéger le sommeil des riverains.
Pour des raisons de sécurité, on échange une pièce d’identité contre un badge d’accès, puis nous passons un contrôle de sécurité.

Une fois le filtre de sécurité passé, nous voilà en zone réservée. Le port du badge est désormais obligatoire. Il existe des badges rouges pour les personnes travaillant à l’aéroport : ils portent les lettres « A » (zone Avions), « F » (accès à la zone fret), « B » (zone bagages) ou encore « P » (zone passagers)… Quant à nous, nous portons un badge vert qui nous permet d’accéder à la zone réservée à condition d’être accompagné par un titulaire de badge rouge.


La visite de l’aéroport d’Orly
Expérience privilégiée de rouler au beau milieu des pistes, s’arrêtant à un stop pour laisser passer… un Boeing, dont l’aile semble si proche qu’on a l’impression de pouvoir la toucher en tendant le bras. Nous marquons un premier arrêt auprès d’un grand hangar où sont stockés tous les engins de déneigement des pistes.
Il existe pas moins de 300 employés prêts à intervenir à tout instant en cas d’alerte à la neige. Ils sont d’astreinte entre le 15 octobre et le 15 avril. Les engins sont à la mesure des pistes : géants. Le maxi chasse-neige peut se déployer et mesurer jusqu’à 8m40 de largeur.

Évidemment, on ne gère pas la neige à Orly comme ailleurs. Pas question d’utiliser du sel sur les pistes, il serait bien trop corrosif pour le train d’atterrissage des avions. On trouve pourtant de grands silos à sel (photo ci-dessous) mais ils servent uniquement à déneiger les voies de circulation routière. Sur les pistes, l’aéroport utilise du formiate pour faire fondre la neige et enlever le verglas… et pour dégivrer les avions, on utilise du propylène glycol ou de l’éthylène glycol.

Une balade en bordure des pistes nous permet d’observer les avions au plus près. La conduite d’un véhicule dans cette zone est réservée aux titulaires d’un « permis piste », qui permet d’apprendre les codes de conduite à respecter sur le tarmac. Le premier de tous : l’avion est toujours prioritaire ! Les infractions commises sur la piste entraînent une perte de points sur le permis B « de ville ».
Le vieil avion ci-dessous a volontairement été laissé à proximité d’une caserne et sert, tous les jours, à l’entraînement des pompiers.

Les pompiers, parlons-en. Orly a longtemps eu 2 casernes. J’ai pu visiter l’une d’entre elles. Depuis ma visite, les deux casernes ont été remplacées par un bâtiment moderne de 3600 m², plus central, permettant aux pompiers d’intervenir en moins de 3 minutes à n’importe quel endroit de l’aéroport.
Les pompiers réalisent en moyenne une intervention par jour sur des incidents aéronautiques (qui peuvent être très divers : fuite d’hydrocarbures à l’aéroport, problème de sortie du train d’atterrissage, etc). Ils sont équipés de véhicules ultra-perfectionnés, coûtant jusqu’à 1.4 million d’euros pièce. Leur camion peut stocker 15 000 litres d’eau, qui sont éjectables en 3 minutes chrono. Autant dire qu’il faut bien viser…
Les pompiers interviennent souvent… mais comme ils nous l’ont expliqué, beaucoup d’interventions sont des mesures de précaution : si un pilote signale par exemple une anomalie sur son avion, les pompiers se tiennent prêts à parer à un éventuel problème à l’atterrissage, ce qui en réalité ne se produit quasiment jamais.
Mais dans la mesure où on ne peut jamais dire jamais, ils sont là « au cas où », ce qui est plutôt rassurant. Et puis, ils interviennent bien sûr sur toutes sortes d’incidents non aéronautiques : le passager qui fait un malaise, l’enfant qui se blesse en jouant sur les tapis à bagages, la grand-mère qui chute…

C’est l’occasion d’observer l’ancienne tour de contrôle de l’aéroport et cette architecture qui, aujourd’hui, semble si dérisoire par rapport au trafic aérien gigantesque d’Orly (28 millions de passagers par an).


La visite s’achève par un détour au Pavillon d’Honneur. C’est là que sont reçus les chefs d’Etat en visite officielle en France… et de cet endroit également que part le Président français lors de ses déplacements. Le Pavillon se compose d’une grande réception (cf photo ci-dessous), d’une salle pour les journalistes et d’un petit salon réservé aux hauts dignitaires.
Trois types d’accueil sont prévus lors de l’arrivée d’un chef d’Etat. Le plus ambitieux fait appel à un tapis rouge de 240 mètres déroulé entre l’avion et le Pavillon, avec les trois corps d’armée en guise de haie d’honneur.


Nous avons pour finir eu la chance d’assister à une démonstration de la brigade cynophile, lors de laquelle un labrador a retrouvé avec succès des explosifs dissimulés dans une valise.
Cette visite permet d’approcher l’aéroport sous un nouveau jour. Elle ne s’adresse pas forcément aux passionnés d’aéronautique (il ne s’agit pas de visiter une soute ou un cockpit) mais plutôt à tous ceux qui sont curieux de découvrir le fonctionnement d’un aéroport vu du côté de ceux qui y travaillent.
D’ailleurs, c’est à côté d’Orly que se trouve le centre de tri postal de Wissous qui gère tout le courrier et les colis du sud de Paris, que j’ai aussi pu visiter dans le cadre de Paris Face Cachée. Les photos y étaient totalement interdites donc je n’en ai pas parlé sur le blog mais si vous avez l’occasion d’y aller, c’est une visite étonnante.
Comment profiter d’une visite de l’aéroport d’Orly ?
La Maison de l’Environnement et du Développement Durable d’Athis-Mons, située en bordure des pistes de l’aéroport d’Orly, organise régulièrement des visites guidées en zone réservée. Après une présentation rapide de la société Aéroports de Paris, un bus vous conduira en zone réservée pour découvrir l’aéroport.
La visite ne sera pas en tout point identique à celle dont j’ai bénéficié mais vous permettra néanmoins de vivre cette expérience intéressante. Pour plus d’informations, consultez le site Entre Voisins.
Il existe une multitude de parkings à proximité (non seulement celui de la MEDD mais aussi celui du centre commercial tout proche).
L’accès est également possible en transports en commun depuis Paris :
- RER C ou D jusqu’à Juvisy-sur-Orge, puis bus 399 (arrêt Sembat). Il faut ensuite moins de dix minutes de marche pour atteindre la MEDD.
- Tramway ligne 7 jusqu’à la station « Porte de l’Essonne », puis moins de 10 minutes à pied.
Il va sans dire que ce genre de sortie insolite a de quoi réveiller vos envies de voyage !

Hello ! Je suis en congé maternité jusqu'à l'été 2023. Pendant cette période, les commentaires sont fermés.
Je suis allé faire la visite hier après avoir lu cet article, et presque tout était comme indiqué dans cet article, les différences étant que je n’ai eu droit hélas ni à la visite du pavillon d’honneur, ni à la démonstration de la brigade cynophile, et que les pompiers ont troqué leurs camions-citernes contre des modèles tous neufs (des Rosenbauer Panther apparemment) dont la taille des roues s’approche de ceux de monster trucks…! 12 000 litres d’eau en 2 minutes chrono et une vitesse de pointe de 135 km/h, quand même. Ils ont également échangé la caserne sur les photos contre une toute neuve pas loin des silos de sel.
J’ai été surpris de voir à quel point les mesures de sécurité sont drastiques : passage à une gendarmerie aéroportuaire, contrôles à l’entrée de la zone réservée dignes d’une douane, interdiction de prendre des photos même dans l’autocar, mouvements à l’extérieur très limités… Combiné à cela le fait que la guide a ouvertement refusé de parler en détail de certains évènements passés de l’aéroport (je n’ai pas pu suivre les sujets, le visiteur qui posait les questions était trop loin de moi pour que je puisse l’entendre), je me suis cru en URSS ou en Corée du Nord. Assez oppressant.
Visite somme toute intéressante mais trop superficielle, je suis personnellement resté sur ma faim. Il aurait été intéressant qu’on sorte plus souvent du car et qu’on aille rencontrer du personnel de l’aéroport, par exemple ceux qui s’occupent des bagages, ou voir de la machinerie… Dommage mais bon, pas de surprise, la visite correspond à ce qui est décrit dans l’article ^^ Merci en tout cas à son auteur de me l’avoir fait découvrir, je n’ai pas perdu mon temps.
Petits détails supplémentaires pour ceux qui sont intéressés par la visite : elle dure 2h, mais 35-40 min sont consacrés aux contrôles d’entrée. La MEDD est également accessible par le tramway T7 station porte de l’Essonne et 10 min de marche, ou depuis les gares d’Ablon et de Villeneuve-St-Georges (RER C et D) en prenant le bus 8 du réseau Kéolis Seine-Val-de-Marne, qui vous déposera tout près de la maison.
Merci beaucoup pour ce partage d’expérience très complet ! J’aurais bien aimé voir la zone des bagages aussi mais je comprends qu’ils ne puissent pas la faire visiter pour des raisons de sécurité (responsabilité légale, risques de vol, etc). Je pense qu’ils ont dû durcir les règles à cause des attentats parce que pour ma part, j’ai eu le droit de prendre des photos sans problème !
Bel article et belles photos ! Petite coquille : Le badge vert « A » (avec un A à la place d’une photo d’identité) signifie « Accompagnant Obligatoire », c’est comme un « badge visiteur » qui n’est valable que si la personne est accompagnée d’un titulaire d’une badge rouge dont il sera sous la responsabilité à tout instant. Les lettres d’autorisation de présence en zones A, B, F ou P n’existent que sur les badges rouges.
Merci PoLo pour les précisions ! On ne nous a pas parlé de couleurs, effectivement… donc j’avais retenu « A = avion ». Je vais modifier l’article.
ça me fait rappeler l’époque où j’y bossais je rêvais tout le temps de voayes avec une vue directe sur les avions..
Tu m’étonnes ! Je ne sais pas quel métier tu fais mais c’est un cadre de travail qui doit donner des envies d’évasion… Le simple fait de voir un avion passer au-dessus de ma tête m’en donne alors je n’imagine même pas si j’en côtoyais toute la journée !
Merci pour la visite, c’est original comme idée de visiter un aéroport
J’adore ces lieux qui sortent de l’ordinaire, où l’on n’a normalement pas le droit d’entrer. Dans le même genre, j’ai visité les datacenters du fournisseur d’accès Free. C’est là que sont stockées toutes les données des clients donc c’était une occasion unique car en temps normal, un datacenter est très protégé (on était d’ailleurs surveillés comme le lait sur le feu et bien sûr, pas de photos autorisées). Il y a beaucoup d’endroits comme ça mais souvent, peu de communication autour si bien que ça reste très confidentiel.
Très intéressant cet article !
Merci Julia !