J’ai raté l’avion, que faire ? Quelles solutions quand un voyage commence mal ?


Vous aviez planifié un voyage depuis des semaines et soudain, vos projets tombent à l’eau brutalement. Vous avez raté l’avion. Colère, stress, frustration, vous passez sans doute par toutes les émotions… mais il faut agir ! Que faire pour limiter les conséquences de cette mésaventure bien désagréable ? Quels sont vos droits ? Pouvez-vous encore sauver vos vacances ou votre déplacement… et à quel prix ?

Dans cet article, je vous propose des conseils pour faire face à un avion manqué, qu’il s’agisse d’un vol direct ou d’un vol en correspondance… ainsi que quelques astuces d’organisation pour éviter autant que faire se peut de revivre ce type de désagrément !

Dans quelles circonstances peut-il vous arriver de rater l’avion ?

Quand on a l’habitude de voyager, que l’on est très bien organisé, on peut vite se croire à l’abri de ce genre d’incident ! Pourtant, rater l’avion peut arriver à n’importe quel voyageur et les raisons sont souvent variées.

Des exemples ?

  • Vous vous retrouvez coincé dans les bouchons sur la route de l’aéroport suite à un accident de la circulation impossible à anticiper ;
  • Vous devez prendre une correspondance mais votre premier avion est retardé et vous ratez le second vol ;
  • La porte d’embarquement change alors que vous êtes déjà à l’aéroport et vous passez à côté du changement ;
  • L’avion rencontre un problème technique qui l’empêche de décoller ;
  • La compagnie fait face à un problème de personnel et n’a pas le staff nécessaire pour faire partir l’appareil en toute sécurité ;
  • La météo contraint la compagnie à reporter le vol… ou vous cause des difficultés pour vous rendre à l’aéroport ;
  • Il y a des grèves qui affectent le personnel (contrôleurs aériens, bagagistes, personnel navigant, etc.) ou vous empêchent là aussi d’avoir un moyen de transport vers l’aéroport ;
  • Vous êtes victime d’un accident ou d’une maladie juste avant votre voyage ;
  • Vous faites face à un problème administratif… et pour prendre un cas courant en ce moment, vous n’avez pas réussi à faire renouveler votre passeport à temps en raison de l’affluence en mairie ;
  • Vous êtes confronté à un aléa de la vie – le décès d’un proche par exemple – qui vous empêche de prendre votre vol comme prévu.

Sans oublier tous les événements du quotidien qui peuvent arriver au mauvais moment, le jour de votre voyage : la panne de réveil, l’incident voyageur dans les transports qui vous immobilise pendant 2h, le contrôle de sécurité à l’aéroport qui prend beauuuucoup plus de temps que prévu et j’en passe !

Souvent, rater l’avion va de pair avec une énorme montée d’adrénaline, a fortiori quand vous le manquez de peu, que vous vous sentez proche du but et constatez hélas qu’il est trop tard… C’est parfois de la colère, de la déception, de l’anxiété face à la nécessité de trouver une solution ou de revoir ses projets au dernier moment.

Pourquoi ? Bien souvent, la raison est financière. Un billet d’avion coûte cher, un voyage en général coûte cher. Devoir racheter un billet, perdre le bénéfice d’une réservation, représente une perte d’argent significative pour la plupart des gens.

Courir avec une valise
Photo © Andy Beales – Sous licence Unsplash

Quelles implications quand on rate l’avion ?

La conséquence immédiate est bien sûr l’impossibilité de profiter du billet d’avion initialement réservé… mais souvent, vous allez aussi subir d’autres conséquences indirectes.

Si vous aviez réservé un hôtel, un transfert ou une navette, des activités à destination, vous pouvez perdre le bénéfice d’une partie de ces réservations faute d’être sur place au bon moment.

Même chose si vous devez vous rendre à un point de rendez-vous précis pour démarrer un circuit. Le vol manqué peut vous empêcher d’être sur les lieux à la date prévue.

Si vous deviez voyager pour assister à un événement, il est possible que vous n’arriviez pas à temps.

Les conséquences peuvent donc vous coûter de l’argent, du temps, perturber vos vacances ou vos projets personnels. Alors, comment réagir et que savoir si vous ratez l’avion ?

J’ai raté l’avion, que faire ? Les étapes à ne pas oublier !

Vous sentez que vous n’allez pas réussir à avoir votre vol… ou le mal est déjà fait, vous venez de trouver la porte d’embarquement fermée ? Voici quelques bons réflexes à adopter.

1. Prévenez au plus tôt la compagnie aérienne

Dans le jargon aérien, il existe ce que l’on appelle les « no-show ». C’est une personne qui ne se présente pas à l’aéroport, sans prévenir de son absence. Il se trouve que la plupart des compagnies possèdent une petite clause relative à ce cas de figure dans leurs conditions générales de vente.

Si vous êtes considéré comme un « no show », cela donne le droit la plupart du temps à la compagnie d’annuler votre billet dans son intégralité : les correspondances éventuelles mais aussi le vol retour. Par ailleurs, cela peut vous fermer le droit à tout dédommagement, à tout « avantage » pour réserver un vol de remplacement…

Pour cette raison, il est primordial de contacter la compagnie dès que vous sentez que vous allez rater l’avion. Dans les cas où vous n’allez pas pouvoir voyager du tout pour des raisons graves (décès d’un proche, hospitalisation), essayez aussi de la contacter. Le service client accepte parfois de faire un geste, y compris sur des billets non remboursables (cela m’est arrivé, on m’a accordé un voucher, certes valable peu de temps mais mille fois préférable au fait de perdre le prix du billet en totalité).

Et si vous arrivez trop tard à l’aéroport, présentez-vous à un comptoir. Souvent, si votre retard est « raisonnable » (2h maximum), on vous aidera à dénicher un billet pour le prochain vol vers votre destination… et vous éviterez l’annulation de votre billet retour pour cause de « no show ». Attention : ce n’est pas du tout une obligation de la part de la compagnie, plutôt une règle tacite que beaucoup appliquent et que l’on appelle la « flat tire rule » (« règle du pneu crevé »).

Si vous avez réservé votre vol ou un package vol+hôtel via une autre plateforme, une agence de voyage ou autre, contactez le prestataire en question pour savoir comment gérer la situation.

Contact téléphonique
Photo © Taylor Grote – Sous licence Unsplash

2. Contactez votre (éventuelle) assurance voyage

Si vous avez souscrit une assurance voyage, prenez contact avec l’assistance. Il faut savoir que l’assurance vol manqué est souvent une option non incluse par défaut, qui peut prévoir un plafond d’indemnisation maximum. Par ailleurs, il y a souvent certaines restrictions liées aux causes de votre retard.

Si ce dernier relève d’une circonstance indépendante de votre volonté (problème de transport/de voiture, aléa climatique, etc.), vous avez plus de chances d’être indemnisé que si le retard est entièrement de votre fait (vous n’avez pas entendu le réveil, vous n’avez pas bien calculé votre temps de trajet, vous vous êtes trompé sur l’horaire du vol, etc).

3. Gardez les justificatifs de votre retard

Vous êtes tombé en panne ? Les transports en commun sont tombés en panne ? Il y a eu d’importantes chutes de neige ? Collectez un maximum de preuves de votre bonne foi (facture de dépanneuse, attestation demandée à un guichet pour les transports, etc.) ! Comme je l’ai expliqué, les compagnies d’assurance font souvent la différence entre le retard qui découle d’une mauvaise organisation et celui qui découle de circonstances défavorables impossibles à anticiper.

4. Réservez un nouveau billet

Si vous maintenez votre voyage malgré tout, vous allez devoir racheter un nouveau billet. Oui, rater l’avion a un coût et c’est bien pour ça que c’est une situation que personne n’a envie de vivre ! Il faudra a minima racheter un billet aller (ou payer un surcoût pour réserver un nouveau vol si l’on accepte de vous déplacer sur le vol suivant) et parfois un billet retour si la clause de « no show » entre en jeu.

Après votre échange avec la compagnie aérienne, en fonction de ce que l’on vous propose, vous pourrez évaluer s’il est pertinent de réserver sur la même compagnie ou d’en changer, en fonction du tarif des billets. Si l’on vous dit qu’il n’y a aucun vol disponible à court terme pour remplacer celui que vous avez raté, n’hésitez pas à vérifier l’information par vous-même en faisant une recherche en ligne.

5. Gérez les conséquences du vol manqué

Une fois l’urgence gérée, il est maintenant temps de s’occuper des conséquences plus indirectes de votre mésaventure.

Si vous aviez déjà enregistré votre bagage à bord de l’avion que vous n’avez pas pu prendre, signalez-le à la compagnie qui ouvrira une procédure similaire à celle qui fait suite à un bagage perdu : elle localisera votre valise pour la rapatrier à bon port ou la faire livrer à l’adresse de votre choix.

Si vous risquez de perdre des nuits d’hôtel ou d’autres types de réservations, passez-les en revue une par une, regardez s’il est encore possible d’annuler en obtenant un remboursement – même partiel – ou éventuellement de négocier un voucher pour pouvoir rebooker plus tard.

Une fois toute cette logistique gérée, prenez le temps de souffler en attendant votre prochain vol !

Gardez en tête que ce sont des situations où bien souvent, les règles vous sont par défaut défavorables. Vous n’avez droit à rien, en particulier si le retard est de votre fait. Seule une solide assurance voyage, ou un geste de la compagnie, peut limiter les conséquences financières. Toute compensation que vous arriverez à négocier sera donc en réalité un « bonus », même si vous êtes terriblement en colère d’avoir perdu autant d’argent.

Et s’il s’agit d’une correspondance ratée ?

Parlons maintenant d’un cas où, à l’inverse, il est plus facile de trouver une solution : le cas où vous ratez une correspondance. Vous avez bien embarqué à bord de votre premier vol… mais pour diverses raisons, vous n’arrivez pas à attraper la correspondance à temps lors de votre escale !

Les plus fréquentes ?

  • Un vol retardé sur la première partie de votre trajet ;
  • Un temps de correspondance trop court entre les deux vols, qui va parfois de pair avec un problème de communication (changement de porte d’embarquement à la dernière minute, etc.) ;
  • Des retards liés à la sécurité (passage à la douane, etc.) dans le cas où votre voyage implique un vol domestique puis un vol international ;

Là encore, votre premier réflexe devra être de vous tourner vers la compagnie. Vos droits en tant que passager dépendront essentiellement de la cause du problème.

Si la compagnie est en cause

En général, elle vous proposera d’embarquer gratuitement à bord du prochain vol disponible et, dans l’intervalle, devra vous prendre en charge (j’explique dans cet article la différence entre prise en charge et indemnisation), c’est-à-dire vous fournir de la nourriture, des boissons et éventuellement une solution d’hébergement si le vol de remplacement ne part pas le même jour.

Vous pourrez par ailleurs solliciter une indemnisation, dont le montant dépend du nombre d’heures de retard et de la distance du trajet (à partir de 2h de délai, vous pouvez espérer être indemnisé). Des entreprises comme AirHelp peuvent vous aider à faire valoir vos droits et à connaître le montant exact auquel vous pouvez prétendre.

Cela couvre par exemple les situations où la compagnie a eu un problème de personnel, un problème de gestion de sa flotte, un problème technique sur l’appareil… ou encore le cas où elle n’a pas prévu assez de temps lors de votre escale.

Si la compagnie n’est pas en cause

Certaines circonstances peuvent aussi être indépendantes de la volonté de la compagnie : c’est notamment le cas des aléas climatiques, des grèves du personnel de l’aéroport, etc.

Dans ce cas, si vous avez réservé l’ensemble du trajet avec la même compagnie, elle devra vous proposer une place sans frais sur le prochain vol disponible et vous offrir une prise en charge (nourriture, etc) en fonction de la durée du retard. En revanche, vous ne pourrez bénéficier d’aucun dédommagement complémentaire, tout simplement parce que la compagnie n’est pas responsable de cet aléa.

Et si les vols impliquent deux compagnies différentes ?

Dans ce cas, tout dépend de la réservation effectuée. Si vos trajets sont rattachés à une même réservation, vous avez droit à une prise en charge (et éventuellement à une indemnisation en fonction de la cause du retard, de sa sévérité et de la distance du vol). En effet, on estime que dès lors que les vols ont été packagés ensemble, cela signifie que l’escale était possible.

A l’inverse, si vous avez réservé les billets séparément, vous êtes malheureusement responsable de la situation, vous perdez donc tout droit à un remboursement total ou à une compensation quelconque et il vous appartient de réserver un nouveau vol pour achever votre voyage.

Avion à l'atterrissage
Photo © Pascal Meier – Sous licence Unsplash

Le remboursement de la taxe d’aéroport

Il faut savoir que vous pouvez obtenir le remboursement d’une petite somme sur votre billet d’avion dès lors que vous n’avez pas embarqué : il s’agit de la taxe aéroport, une contribution aux frais d’entretien et de sûreté des aéroports, mais aussi de la redevance passager, qui finance quant à elle les lieux destinés à l’accueil des passagers.

Légalement, ces taxes ne peuvent être prélevées que si vous êtes monté à bord… et comme ce n’est pas le cas, vous pouvez exiger un remboursement (la demande peut souvent s’effectuer en ligne, le remboursement devant intervenir sous 30 jours). Vous pouvez en savoir plus sur le site du Service Public.

Quels conseils pour éviter de rater l’avion ?

Vous n’avez pas forcément le pouvoir d’agir sur toutes les causes d’un vol manqué… mais vous pouvez au moins en éviter certaines grâce à l’anticipation !

Déjà, avant toute réservation de voyage, faites le point sur vos documents d’identité : sont-ils à jour ? Remplissez-vous toutes les exigences d’entrée sur le territoire où vous souhaitez aller (qu’il s’agisse de la pièce d’identité, d’un éventuel visa, de vaccinations obligatoires, etc.) ?

Quand vous réservez, si vous avez une correspondance, vérifiez le temps dont vous disposez pour enchaîner vos deux vols. Souvent, on considère qu’il faut au minimum 1h entre deux avions qui partent d’un même terminal… mais si l’aéroport est grand, qu’il vous est inconnu, que vous changez de type de vol (vol domestique vs. vol international), de terminal, de compagnie aérienne, que vous êtes assis tout au fond de l’avion sur votre premier vol, il peut être nécessaire de prévoir plus de temps.

Ce temps de correspondance minimum est appelé un « MCT » dans le jargon (Minimum Connection Time). Si vous tapez sur Google « minimum connection time » + le nom de l’aéroport, vous trouverez souvent l’information. Il existe aussi des sites spécialisés qui vous fournissent ce genre d’information, comme ExpertFlyer.

Ensuite, simplifiez-vous au maximum l’arrivée à l’aéroport :

  • Vérifiez que vos bagages respectent les formats autorisés par votre billet (nombre de valises/accessoires, dimensions, poids) : lisez ici mes conseils pour faire sa valise.
  • Enregistrez-vous à l’avance sur le vol, l’enregistrement en ligne est généralement ouvert 24 à 48h avant le départ et évite de faire la queue aux bornes ou au comptoir de l’aéroport.
  • Vérifiez bien de quel aéroport vous partez si votre ville de départ en compte plusieurs. Vérifiez également le terminal de départ car parfois, il exige de prendre une navette ce qui demande un temps de trajet plus long.
  • Anticipez le trajet. Si vous prenez les transports en commun, partez suffisamment tôt pour avoir le temps de vous retourner en appelant un taxi si un imprévu survient. Si vous partez en voiture, simulez le trajet en prenant en compte l’horaire histoire que le calcul tienne compte des bouchons habituels.
  • Prenez de la marge. On dit souvent qu’il faut arriver 2h avant le vol à l’aéroport pour les vols internes et moyens-courriers, 3h pour les longs-courriers. Cela réduit le risque de rater l’avion… et parfois, il est préférable d’arriver trop tôt et de boire tranquillement un café ou un thé sur place plutôt que de vivre le stress d’arriver trop tard !
  • Si vous pressentez un risque de rater l’avion, étudiez la possibilité de souscrire une assurance voyage couvrant les vols manqués et regardez attentivement les motifs qui peuvent donner lieu à un dédommagement.

A défaut de pouvoir éviter à coup sûr les mésaventures, ces conseils vont permettront au moins de les limiter !

Parce que ça n’arrive pas qu’aux autres !

Allez, terminons cet article par quelques anecdotes ! Pour ma part, j’ai failli rater l’avion 3 fois dans ma vie.

  • La première, je devais prendre un TGV pour rejoindre l’aéroport Charles-de-Gaulle à Paris et de grosses chutes de neige qui n’étaient pas prévues dans de telles proportions ont considérablement retardé le train. J’ai eu de la chance, car l’avion avait lui-même une heure de retard à cause de la neige, si bien que j’ai pu embarquer !
  • La seconde fois, c’était à Londres ! Le train qui m’emmenait vers l’aéroport est tombé en panne et on nous a fait descendre sur un quai dans une obscure petite gare isolée. Pas le temps de se retourner en appelant un taxi… Le trafic a fini par reprendre et un petit sprint (en collants, escarpins à la main !) dans l’aéroport m’a permis d’avoir le vol in extremis !
  • La troisième fois, c’était à Atlanta aux États-Unis. J’étais en correspondance depuis Los Angeles donc coincée dans l’aéroport. Pour tuer le temps, je m’étais installée dans la salle d’embarquement de mon vol vers la France. Le temps passe… et au bout d’un moment, voyant l’heure du décollage approcher dangereusement, je m’étonne de ne voir absolument personne arriver au comptoir. En partant en exploration dans l’aéroport, j’ai constaté que la porte d’embarquement avait été modifiée sans aucune annonce sonore… et par miracle, je suis arrivée au bon endroit au moment du « Last call », juste avant la fermeture de l’embarquement !

Des mésaventures qui font ensuite de bonnes anecdotes de voyage mais dont on se passerait bien sur le moment ;) J’espère donc que ce guide pratique vous aidera à éviter la montée d’adrénaline du fameux « J’ai raté l’avion, au secours ! »


Hello ! Je suis en congé maternité jusqu'à l'été 2023. Pendant cette période, les commentaires sont fermés.




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