Si vous passez par Gand en Belgique, vous remarquerez vite deux monuments qui occupent le cœur de la ville : le beffroi et la cathédrale Saint Bavon de Gand. Ils se situent à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre et font partie des lieux incontournables à visiter sur place.

La cathédrale Saint Bavon de Gand
Commençons par un peu d’histoire pour vous raconter où je vous emmène !
Le bâtiment initial de la cathédrale Saint Bavon de Gand aurait été construit autour du 10e siècle et était à l’époque une simple petite église paroissiale, l’église Saint-Jean. Il faut attendre le 13e siècle pour qu’il soit agrandi, avec la création de chapelles rayonnantes (ce sont de petites chapelles qui s’ouvrent sur l’abside de l’église).
Elle ne devient une cathédrale qu’au 16e siècle. Charles Quint, originaire de Gand, décide d’utiliser l’abbaye Saint Bavon comme citadelle pour surveiller la ville car elle possède un emplacement idéal au bord de la rivière locale, la Lys. Forcément, les moines ne peuvent pas y rester donc avec l’accord du pape, on les envoie… dans l’église Saint-Jean.
A cette occasion, l’église devient la « collégiale Saint-Bavon » avant de prendre le nom de « cathédrale Saint-Bavon de Gand » en 1559. L’abbaye, elle, existe encore et peut en partie se visiter.
Le monument est d’abord impressionnant par ses dimensions, avec son plafond très haut et sa nef majestueuse. Quand j’y suis allée, il n’y avait aucun siège dans la nef ce qui renforçait encore plus l’impression de gigantisme du bâtiment. C’est d’ailleurs là qu’on trouve le plus grand orgue de tout le Benelux.

Ce qui frappe ensuite, c’est la décoration. À l’intérieur de la cathédrale Saint Bavon de Gand, on trouve énormément de statues et de sculptures, un sol en noir et blanc, beaucoup de dorures, des vitraux éclatants de couleurs…


Il y a par exemple cette imposante chaire rococo créée par Rubens…

Le détail :

Ou encore l’autel baroque…

On peut entrer librement dans la cathédrale mais ce qui attire beaucoup de touristes, c’est l’œuvre mythique que l’on trouve sur place : le retable de l’Agneau Mystique créé par Jan van Eyck en 1432.
L’œuvre est en cours de restauration depuis 2012 et jusqu’en 2019. Comme celle-ci se déroule étape par étape, environ deux tiers du tableau restent à l’intérieur de la cathédrale Saint Bavon de Gand tandis que le tiers restant, en cours de restauration, est remplacé par une reproduction en noir et blanc.
L’accès à la chapelle où se trouve le polyptyque est payant (4€ avec audioguide inclus, gratuit si vous avez pris la CityCard Gent) et se déroule dans un esprit de recueillement, si bien que les photos sont interdites et le silence exigé.
Évidemment, comme il y a énormément de touristes du monde entier qui viennent admirer l’œuvre, la cathédrale Saint Bavon de Gand a créé une reproduction du retable de l’Agneau Mystique dans une chapelle, qui permet aux guides de donner toutes les explications sur le tableau avant d’aller admirer la version originale dans le silence. Vous pouvez aussi y jeter un œil avant votre visite grâce à ce site web, qui propose d’explorer tous les détails du tableau.

Lorsque j’ai écrit mon city guide sur Gand pour partager avec vous mes conseils et mes bonnes adresses, j’ai attiré votre attention sur le fait que beaucoup de monuments fermaient tôt. C’est vrai aussi pour la cathédrale Saint Bavon (qui ferme à 17 heures) et encore plus vrai pour la chapelle qui abrite le retable de l’Agneau Mystique, qui n’est ouverte que de 10h30 à 16h (et de 13h à 16h le dimanche).
À titre personnel, la peinture a tendance à ne pas me toucher autant que la photo par exemple, j’ai donc passé plus de temps à explorer l’architecture et les multiples chapelles qu’à admirer le tableau.
Le beffroi de Gand, vue sur la ville
Juste à côté de la cathédrale Saint Bavon de Gand se trouve un autre monument important de la ville : le beffroi. La tour de la cathédrale, le beffroi et la tour de l’église Saint-Nicolas forment un alignement très connu à Gand et si vous avez envie de photographier cette jolie perspective, vous pouvez aller sur le pont Saint-Michel.

Le beffroi de Gand a été construit au 14e siècle et sa hauteur de 91 mètres lui permettait de servir de tour de guet mais aussi d’alerter la population, en cas d’incendie par exemple. Il possède un gros bourdon, la Klooke Roeland, et un carillon de 53 cloches.
D’ailleurs, je vous conseille vraiment d’aller écouter les clochers du beffroi sonner, le dimanche matin par exemple. C’est assez magique !
Mais alors, que trouve-t-on donc à l’intérieur ?
Le beffroi de Gand est constitué de plusieurs niveaux : les deux premiers présentent une sorte de musée qui revient sur l’histoire du beffroi, avec une exposition de cloches, d’un dragon (symbole de la ville de Gand, il existe un dragon en cuivre doré qui trône fièrement au sommet du beffroi)…
Toutes les explications étaient en néerlandais et on ne m’a pas proposé d’audioguide, ce que j’ai trouvé un peu dommage car même avec une application comme Google Traduction qui permet de traduire à partir d’une photo, ce ne sont pas les conditions de visite les plus agréables. Il y a peut-être un audioguide à disposition, n’hésitez pas à demander !
Au troisième niveau du beffroi, on peut voir de près le mécanisme de l’horloge et enfin, au dernier niveau, on accède à des galeries extérieures sur les quatre côtés de la tour qui permettent de profiter d’une vue panoramique de la ville.
On peut notamment observer l’église Saint-Nicolas (juste en face) dont la tour a la particularité de comporter de grandes baies vitrées pour faire entrer beaucoup de lumière à l’intérieur, et l’église Saint-Michel à l’arrière-plan.

La voici d’un peu plus près… avec, sur la droite, l’horloge de l’ancien bâtiment des postes. C’est aujourd’hui devenu un centre commercial mais au début du 20e siècle, c’est là que transitait le courrier et que s’arrêtaient les premiers tramways tirés par des chevaux.

Ici, c’est encore une autre église (il y en a énormément à Gand !), la Sint-Jacobskerk. Le week-end, il y a chaque matin une petite brocante organisée au pied de cette église.

On peut aussi découvrir une vue moins touristique de Gand avec la centrale thermique SPE qui fournissait le chauffage urbain à la ville. Il existe aujourd’hui à cet endroit un complexe culturel, « De Centrale », avec plein de salles de répétitions et d’événements artistiques.

Et n’oublions pas une vue sur le château de Gravensteen, un château médiéval au beau milieu de la ville que je vous ai déjà présenté sur le blog.

On peut visiter le beffroi de Gand en une heure (selon si vous êtes sportif car il y a pas mal d’escaliers à grimper) et comme les autres monuments de la ville, il ferme assez tôt (10h-18h). L’entrée coûte 8€ mais est gratuite si vous possédez la CityCard Gent (qui combine transports et musées). Il y a un ascenseur qui permet d’accéder plus facilement au sommet mais il y a des marches pour y accéder donc le monument n’est pas accessible aux personnes qui ont beaucoup de mal à se déplacer.
Le beffroi de Gand est classé au patrimoine mondial de l’Unesco donc je vous conseille d’aller y faire un tour, en particulier si le ciel est dégagé ou si vous avez envie de profiter d’un moment romantique au coucher du soleil !
N’hésitez pas à cliquer sur les liens ci-dessous pour préparer votre séjour à Gand et découvrir d’autres endroits à visiter.
2 commentaires sur “Escale à Gand, Belgique : le beffroi et la cathédrale Saint Bavon”
Je ne suis pas très cathédrale mais sur la photo, on reconnait clairement l’architecture typique comme les clés de voûte, les absides et absidioles :)
Il me semble qu’il n’y a qu’une seule abside dans la cathédrale Saint Bavon… mais je ne suis pas non plus une grande spécialiste ;) Avoir un blog pousse à être curieux et à se renseigner un peu sur ce qu’on visite donc j’essaie d’apprendre au fil du temps… mais j’avoue qu’en matière d’architecture de cathédrale, il y a encore de (très gros) progrès à faire ^^