Si vous allez visiter Gand en Belgique, une chose attirera immanquablement votre attention, que vous aimiez cette forme d’expression artistique ou pas : la ville regorge d’oeuvres de rue ! Le street art à Gand est une institution, tant et si bien que j’ai décidé d’y consacrer un article entier !
La ruelle aux graffitis (Graffiti Street, Werregarenstraat)
La Werregarenstraat est une étroite ruelle qui pourrait presque passer inaperçue. Elle se faufile au cœur du quartier historique de Gand, entre Hoogport (la longue rue qui permet de rejoindre le château de Gravensteen) et la Onderstraat.
A mon arrivée… elle était en partie barrée par un panneau de bois suite à d’importants travaux entrepris sur place. Mais voyant un groupe se faufiler derrière le panneau, je me suis glissée derrière eux pour découvrir ce lieu incontournable du street art à Gand.

La ruelle aux graffitis est d’ordinaire une rue pavée, que la municipalité laisse aux artistes de rue depuis le milieu des années 90 pour qu’ils la décorent de leurs fresques. Tout comme le quartier de Shoreditch à Londres, le visage de Graffiti Street change régulièrement et d’une visite à l’autre, vous ne verrez jamais les mêmes œuvres.

Certaines œuvres sont signées, beaucoup ne le sont pas. Les citations côtoient les grandes fresques, les tags se mêlent aux portraits… Il en résulte une atmosphère pleine de couleurs mais aussi très déstructurée car les graffitis artistiques se mêlent aux « gribouillages » maladroits de ceux qui ont voulu laisser leur marque sans forcément respecter les œuvres présentes.

La rue est éphémère et d’une certaine manière, elle exprime aussi une époque, j’y ai vu de nombreux graffitis politiques traduisant une opposition marquée à l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis.
Chose étonnante : en parcourant Graffiti Street, vous pourrez admirer un magnifique jardin. Il est rattaché au Hof van Rijhove, un bâtiment datant du 14ème siècle qui abrite aujourd’hui des bureaux de la municipalité.
La Tweebruggenstraat, une autre rue dédiée au street art à Gand
Au sud du centre historique, cette rue fait la part belle à des œuvres de grande taille, très soignées, qui s’intègrent harmonieusement aux murs qui bordent la rue tant et si bien qu’on dirait que l’on se trouve face à des « cadres » naturels dans un musée de plein air.


C’est une rue où les cyclistes ont la priorité et cette particularité inspire plusieurs œuvres visibles sur place !


L’art se glisse même dans une petite rue adjacente, la Groene Ooie.

Le street art à Gand est partout
Le moindre quartier est susceptible de vous surprendre avec une oeuvre isolée ou une fresque ! La ville de Gand organise régulièrement des « Graffiti Jam » qui permettent à de nombreux artistes d’investir un espace public préalablement défini pour le décorer.
Cette oeuvre, visible sur Kattenberg, est l’une des premières que j’aie découvertes lors de mon séjour sur place. Elle a été créée par Smithe, un street artist originaire de Mexico au Mexique.

Ne passez pas non plus à côté d’une légende locale, Bue The Warrior. Il a un style reconnaissable entre mille, qui rappelle le dessin animé… et ce n’est pas étonnant quand on sait que son père et son grand-père travaillaient tous les deux dans un studio de bandes dessinées. De là à dire qu’il a reçu cette sensibilité en héritage, il n’y a qu’un pas !
De son vrai nom Dave De Rop, c’est un artiste originaire de Gand qui produit des œuvres très colorées, positives, qui expriment le pétillant de l’enfance sans jamais tomber dans la noirceur.

Il signe parfois des œuvres avec d’autres artistes comme Roa, Smithe, Madame la Belge et bien d’autres. Voici par exemple une oeuvre commune à Bue the Warrior, Lugosis et Dick Tate, dénichée au bord de la rivière quand on quitte Tweebruggenstraat.

Non loin du port de Gand, certains murs ont aussi été décorés.

Une autre oeuvre signée Resto, à Willem de Beersteeg, un tout petit jardin public au bord de la rivière, la Lys.

J’ai même eu la chance de tomber sur Klaas Van Der Linden au moment où il était en train d’apporter la touche finale à cette nouvelle oeuvre, « Eye on the Prey » (il avait encore son matériel posé juste à côté de l’oeuvre, c’est dire si elle venait d’être achevée !).

Et même en retournant à la gare après mon séjour, j’ai pu tomber sur du street art à Gand… comme cette gigantesque peinture murale, « Gent Schakelt Slim ». Si j’ai bien compris, ce terme signifie « le trajet quotidien intelligent ». C’est une incitation de la ville à utiliser le moyen de transport le plus adapté en fonction du trajet que l’on fait (traduction : inutile de prendre la voiture pour faire 1 kilomètre !).

Il y a tellement d’œuvres murales à voir à Gand que la ville a édité une carte du street art à Gand, la carte « Sorry Not Sorry ». Elle a initialement été créée après une grande manifestation dédiée au street art mais recense de nombreuses œuvres que l’on peut encore admirer dans les rues.
J’espère vous avoir donné un petit aperçu de cette facette bien plus moderne de Gand en Belgique !
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